Les vers blancs donnent du fil à retordre aux propriétaires de terrain depuis quelques années, en créant des dégâts non négligeables aux pelouses. Mais qu’en est-il de nos pratiques et de notre modèle de la pelouse idéale?
QUI est notre adversaire? On peut facilement identifier l’insecte adulte durant l’été, puisque c’est un coléoptère de couleur brunâtre. Mais en fait, ce sont les larves qui se nourrissent des racines des graminées comme celles des herbes à gazon qui causent les dommages observés. Les larves, en forme de C, sont de couleur blanchâtre avec une tête brune.
Les dommages apparaissent surtout à l’automne (octobre et novembre) et au printemps. Ils sont principalement apparents lors de tonte courte et en période de sécheresse. Le gazon jaunit et se soulève en plaques. Sans compter que les moufettes et les ratons laveurs s’en donnent à cœur joie en labourant le terrain lors de leur banquet de larves.
Le début août demeure la période idéale pour faire un dépistage. On soulève une plaque de gazon de 1 pi. x 1pi. et on procède au décompte de larves, et ce, sur différentes zones du terrain. Si on compte plus de deux larves, sous chaque plaque, il faut intervenir. Sinon, la présence de quelques vers blancs n’occasionnera pas de dégât important.
Les bonnes pratiques afin de contrer les vers blancs, vont toutes dans le sens d’obtenir une pelouse dense, diversifiée et en santé. Le problème principal lors de la présence importante de vers blancs est la piètre qualité du sol en place, suivi par de mauvaises pratiques culturales. Ainsi, vous devez éviter de couper très court le gazon, privilégiez une hauteur de tonte à 2.5 po. Utilisez des engrais 100% naturels plus riches en phosphore et modérez les apports d’azote. Évitez d’utiliser des pesticides ce qui aurait pour effet de détruire les prédateurs naturels des vers blancs. Au cours de la saison, fertilisez avec des vaporisations d’algues liquides et nourrissez votre sol avec des apports de compost lors de votre terreautage au printemps ou à l’automne. Évitez d’arroser abondamment et de laisser toutes les lumières allumées au mois de juin et de juillet, ce qui correspond à leur période de ponte. Et surtout revoyez votre modèle actuel du gazon parfait. À cet effet, favorisez la biodiversité végétale puisque nos pelouses traditionnelles sont principalement composées de graminées (pâturin), ainsi introduisez du trèfle blanc parmi vos herbes à gazon existantes (le ver blanc a horreur du trèfle) et d’autres herbes à plus faible entretien (fétuque fine, raygrass vivace, …).
QUI sont nos alliés? En combinaison avec les bonnes pratiques culturales énumérées ci-haut, l’utilisation des nématodes entomopathogènes (HB) entre la mi-août et la fin septembre est un moyen de contrôle biologique qui permet de diminuer les populations de vers blancs, puisqu’ils sont des parasites de ces derniers. Mais leur efficacité dépend de leur utilisation adéquate.
QUI gagnera le combat? Cela n’en tient qu’à vous d’adopter des pratiques culturales adéquates et d’oublier la pelouse parfaite, pour faire place à une pelouse diversifiée!
Des conseils sur l’utilisation adéquate des nématodes
À l’achat : achetez les nématodes HB (Heterorhabditis bacteriophora), assurez-vous qu’ils ont été conservés au réfrigérateur et vérifiez la date de péremption;
Avant de l’appliquer : conservez les nématodes au froid jusqu’à l’application et protégez-les du soleil, mouillez le sol en profondeur (sur 2 po.), assurez-vous que la température du sol atteint 14-20 °C (plus efficace entre la mi-août et la fin septembre); lisez les recommandations du fabricant; pressez l’éponge ou diluez l’argile dans de l’eau tempérée; enlevez les filtres à fines mailles du vaporisateur choisi; faire l’application dans l’heure qui suit la préparation du mélange;
Lors de l’application : effectuez de préférence l’application par temps nuageux, en matinée tôt ou en soirée et suite à une pluie abondante; agitez continuellement le mélange, traitez toute la pelouse en accomplissant plusieurs passages;
Après l’application : gardez le sol humide en profondeur durant 10 jours.
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Cet article a paru en 2009 dans le journal le Trait d’Union, il est possible de joindre les auteurs de cette chronique par le biais de leur site internet au www.planipaysage.com.
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